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Annexes II et III du MDR : Comment Constituer un Dossier Technique pour Obtenir le Marquage CE de vos Dispositifs Médicaux

Reglementation des dispositifs medicaux

1. Importance du Dossier Technique

Depuis l’entrée en vigueur du Règlement (UE) 2017/745 (MDR) sur les dispositifs médicaux, le cadre réglementaire entourant la mise sur le marché des dispositifs médicaux en Europe est devenu plus exigeant. Le MDR impose aux fabricants de prouver la conformité de leurs dispositifs via un dossier technique rigoureux, notamment décrit dans les Annexes II et III du règlement.


Pour de nombreux fabricants, la question récurrente est : « Comment constituer un dossier technique conforme ? ». Bien que ces documents soient essentiels pour obtenir le marquage CE et accéder au marché européen, la complexité des exigences réglementaires peut paraître intimidante, surtout pour les entreprises qui n’ont pas une expertise interne dédiée aux aspects réglementaires.


Cet article a pour objectif de démystifier les Annexes II et III du MDR en expliquant clairement le contenu d’un dossier technique, son rôle dans la démarche de certification CE, et comment structurer et rassembler les éléments nécessaires pour assurer la conformité de vos dispositifs médicaux. Vous découvrirez également des étapes pratiques pour créer un dossier technique solide et éviter les erreurs courantes.


L’objectif ici est de poser les bases de l’article en contextualisant l’importance du dossier technique, en identifiant les problématiques des fabricants, et en donnant une vision claire de l’utilité de l’article pour les aider à s’y retrouver.




2. Qu’est-ce qu’un Dossier Technique selon le MDR ?


Définition du dossier technique

Le dossier technique est un document réglementaire fondamental exigé par le Règlement (UE) 2017/745 sur les dispositifs médicaux (MDR). Il permet de démontrer la conformité de votre dispositif médical avec les exigences légales et techniques en vigueur dans l’Union européenne. Ce document est particulièrement encadré par les Annexes II et III du MDR, qui détaillent les informations à fournir pour garantir la sécurité, la qualité, et la performance du dispositif médical avant sa mise sur le marché européen.


Le dossier technique n’est pas seulement une exigence réglementaire ; il joue également un rôle central dans le marquage CE, qui est indispensable pour la commercialisation de dispositifs médicaux dans l’Union Européenne.



Pourquoi un dossier technique est-il nécessaire ?

Un dossier technique sert à prouver la conformité de votre dispositif aux exigences générales de sécurité et de performance (Annexe I du MDR). Il doit contenir des informations techniques exhaustives pour permettre aux organismes notifiés de valider que le dispositif médical respecte toutes les normes et exigences nécessaires.


Sans un dossier technique complet et conforme :

  • Vous ne pourrez pas obtenir le marquage CE.
  • Votre dispositif ne sera pas autorisé à être mis sur le marché européen.
  • Vous exposez votre entreprise à des risques de non-conformité et des sanctions potentielles.



Que contient un dossier technique ?

Le MDR impose que le dossier technique soit exhaustif et bien structuré. Voici un aperçu des principaux éléments attendus dans ce document, tels qu’énoncés dans l’Annexe II :


1. Description du dispositif médical :

  • Type de dispositif, variantes et accessoires.
  • Catégorie du dispositif selon le classement des risques (Classe I, IIa, IIb, III).
  • Objectif et fonction clinique du dispositif.

2. Conception et fabrication :

  • Informations détaillées sur la conception du dispositif.
  • Matériaux utilisés pour chaque composant.
  • Processus de fabrication avec traçabilité complète.

3. Évaluation de la sécurité et des performances :

  • Démonstration de la conformité avec les exigences générales de sécurité et de performance (Annexe I).
  • Tests et essais réalisés sur le produit (par ex. : biocompatibilité, résistance mécanique, etc.).

4. Évaluation clinique :

  • Données cliniques prouvant l’efficacité et la sécurité du dispositif.
  • Résultats d’études ou d’essais cliniques (lorsque requis pour les dispositifs de Classe IIb ou III).

5. Gestion des risques :

  • Analyse complète des risques associés à l’utilisation du dispositif (selon l’ISO 14971).
  • Mesures de réduction et de maîtrise des risques.

6. Informations fournies :

  • Étiquetage et notice d’utilisation du dispositif médical.
  • Instructions détaillées d’utilisation et informations à destination des utilisateurs et patients.

7. Surveillance après commercialisation (Annexe III) :

  • Plan de surveillance après mise sur le marché (PMS, Post-Market Surveillance, SAC, Suivi Après Commercialisation).
  • Stratégie de suivi des incidents et mesures correctives ou préventives.



Les exigences spécifiques selon le type de dispositif

Le contenu exact du dossier technique peut varier selon la classe de risque du dispositif médical. Les dispositifs de Classe I, par exemple, nécessitent généralement moins de documentation qu’un dispositif implantable de Classe III. Cependant, tous les dispositifs, quel que soit leur risque, doivent être appuyés par des preuves scientifiques et techniques solides.



Comment structurer un dossier technique efficace ?

Pour assurer que votre dossier technique soit accepté par les organismes notifiés, il est essentiel de :

  • Organiser clairement chaque section avec des sous-titres bien définis pour chaque exigence.
  • Documenter minutieusement chaque étape du développement et de la fabrication du dispositif.
  • Maintenir une traçabilité complète de toutes les modifications effectuées sur le dispositif depuis sa conception.



L’importance d’un dossier technique bien rédigé

Un dossier technique complet et bien structuré assure non seulement votre conformité au MDR, mais protège également votre entreprise en cas de contrôle ou d’audit. Il montre également que vous maîtrisez les aspects critiques liés à la sécurité, à la performance et à la qualité de vos dispositifs médicaux.



Le dossier technique est un élément clé pour obtenir le marquage CE de vos dispositifs médicaux. Conformément aux Annexes II et III du MDR, il vous permet de prouver la sécurité, l’efficacité et la qualité de vos produits. Un dossier mal rédigé ou incomplet peut retarder considérablement l’accès de votre produit au marché. Il est donc essentiel d’y accorder une attention particulière et de s’entourer des bonnes compétences pour le rédiger et le maintenir à jour.





3. Structure du Dossier Technique (Annexe II)


L’Annexe II du MDR (2017/745) définit les éléments requis pour un dossier technique qui soutient la conformité d’un dispositif médical. Cette section détaille comment structurer ce dossier pour qu’il réponde pleinement aux exigences réglementaires, tout en permettant aux fabricants d’organiser les informations de manière cohérente.


Un dossier technique complet doit permettre à un organisme notifié ou aux autorités compétentes de comprendre les caractéristiques techniques, le processus de fabrication et les mesures de sécurité prises par le fabricant pour garantir la conformité aux normes de l’Union Européenne.



Les éléments-clés du dossier technique selon l’Annexe II :


3.1. Description générale du dispositif

La première partie du dossier doit fournir une vue d’ensemble du dispositif médical. Cela inclut :

  • Nom du dispositif et son identification (référence produit, modèle, etc.).
  • Catégorie de risque : Classe I, IIa, IIb, ou III.
  • Destination du dispositif : Utilisation prévue, type de patient ciblé, contexte clinique.
  • Description des variantes et accessoires associés, le cas échéant. 


3.2. Conception et fabrication

Cette section concerne la traçabilité complète de la conception et du processus de fabrication :

  • Schémas techniques : Fournir des dessins détaillés du dispositif et des composants critiques.
  • Matériaux utilisés : Documentation des matériaux utilisés pour chaque partie du dispositif, notamment pour les dispositifs implantables ou ceux en contact direct avec le corps.
  • Processus de fabrication : Détailler chaque étape de la fabrication, y compris les contrôles qualité intégrés au processus de production.


3.3. Exigences générales de sécurité et de performance

Cette partie est essentielle pour démontrer la conformité aux exigences générales de sécurité et de performance de l’Annexe I du MDR. Voici ce qui doit être inclus :

  • Normes revendiquées et spécifications techniques utilisées pour évaluer le dispositif.
  • Essais et validations : Décrire les tests réalisés (biocompatibilité, résistance mécanique, essais cliniques, etc.) pour prouver la sécurité et la performance.
  • Gestion des risques : Présenter une analyse complète des risques (conformément à l’ISO 14971), avec des mesures pour les minimiser et les maîtriser.



3.4. Évaluation clinique

L’évaluation clinique est cruciale pour prouver la sécurité et l’efficacité du dispositif dans un contexte réel d’utilisation :

  • Données cliniques : Recueillir et analyser les données cliniques existantes sur le dispositif ou, si nécessaire, mener de nouvelles investigations cliniques.
  • Équivalence clinique : Si le dispositif est similaire à un autre déjà commercialisé, fournir des preuves démontrant l’équivalence (dispositif comparable et contexte clinique similaire).


3.5. Gestion des risques

Cette section doit contenir la documentation complète de la gestion des risques, un élément clé pour la conformité MDR :

  • Analyse des risques : Identifier les dangers potentiels associés à l’utilisation du dispositif.
  • Évaluation des risques : Évaluer la gravité et la probabilité de chaque risque.
  • Mesures d’atténuation : Expliquer comment ces risques ont été réduits au minimum acceptable, en accord avec l’ISO 14971.

Pour approfondir le sujet de la Gestion des Risques, vous pouvez consulter notre article Comprendre l’importance du plan de gestion des risques (PGR) dans les dispositifs médicaux



3.6. Étiquetage et informations fournies

L’étiquetage et les notices d’utilisation du dispositif doivent respecter les exigences définies dans l’Annexe I du MDR :

  • Étiquetage clair et complet : Toutes les informations sur l’étiquette doivent être compréhensibles et indélébiles, avec une traçabilité (marquage CE, numéro de lot, date d’expiration, etc.).
  • Notice d’utilisation : Fournir des instructions précises pour garantir une utilisation sûre et efficace du dispositif.


3.7. Surveillance post-commercialisation

Bien que détaillée dans l’Annexe III, une mention rapide de la nécessité de maintenir un système de surveillance post-commercialisation (PMS ou SAC) est indispensable dans le dossier technique :

  • Plan PMS : Prévoir des actions pour surveiller les performances du dispositif après sa mise sur le marché.
  • Suivi des incidents : Définir les procédures de signalement des incidents et les actions correctives à mettre en place en cas de non-conformité.



Pourquoi la structuration est cruciale ?

Organiser soigneusement votre dossier technique est essentiel pour garantir que votre dispositif soit rapidement évalué et approuvé par les autorités compétentes. Une présentation claire, avec des sous-sections bien définies, facilitera l’examen par les organismes notifiés, tout en démontrant une maîtrise des processus qualité internes.



Un dossier technique conforme à l’Annexe II du MDR est fondamental pour obtenir le marquage CE et assurer la conformité réglementaire de vos dispositifs médicaux. Chaque section doit être documentée avec précision pour démontrer que le dispositif répond aux exigences de sécurité, de performance, et de gestion des risques imposées par la réglementation européenne.




4. Documentation supplémentaire (Annexe III)


L’Annexe III du Règlement (UE) 2017/745 (MDR) complète l’Annexe II en se concentrant sur les exigences liées à la surveillance après-commercialisation (PMS ou SAC) et à la vigilance. Cette documentation supplémentaire est cruciale pour assurer une conformité continue une fois le dispositif médical mis sur le marché. Elle exige que les fabricants démontrent leur capacité à suivre et à gérer efficacement la performance du dispositif après sa commercialisation, à identifier rapidement les risques, et à prendre des mesures correctives si nécessaire.



4.1. La surveillance après-commercialisation (PMS ou SAC)

La surveillance post-commercialisation (PMS) est un système proactif qui permet de recueillir et d’analyser des données sur les performances d’un dispositif médical après sa mise sur le marché. Ces informations permettent d’évaluer si le dispositif continue à répondre aux exigences de sécurité et de performance définies.


Les éléments-clés de la PMS incluent :

  • Collecte systématique des données : Le fabricant doit mettre en place un processus continu de collecte des données issues de l’expérience terrain.
  • Évaluation continue des risques : Les risques associés au dispositif doivent être réévalués à la lumière des nouvelles données.
  • Mise à jour du dossier technique : Les résultats issus du PMS doivent permettre de réviser et d’améliorer le dossier technique initial pour refléter les performances réelles du dispositif.


4.2. Le plan de Surveillance Après Commercialisation : Ce qu’il doit inclure

Conformément à l’Annexe III, chaque fabricant doit établir un plan de PMS pour son dispositif. Ce plan doit couvrir plusieurs aspects essentiels, notamment :

  • Description des méthodes et des processus utilisés pour collecter, analyser, et interpréter les données post-commercialisation.
  • Indicateurs de performance et de sécurité : Définir les critères qui seront utilisés pour évaluer la performance clinique du dispositif.
  • Plan d’action en cas de risques : Expliquer les mesures correctives ou préventives prévues si des problèmes ou incidents surviennent.
  • Analyse des tendances : Mettre en place une méthode pour détecter les tendances émergentes, telles qu’une augmentation des incidents mineurs qui pourraient signaler un risque plus grave.


4.3. La vigilance : Réagir aux incidents graves

La vigilance fait partie intégrante du système de PMS et implique la surveillance des incidents liés à l’utilisation d’un dispositif. Cette documentation est cruciale pour protéger les utilisateurs et garantir que des mesures correctives soient prises rapidement en cas de problème. Voici ce que l’Annexe III exige à ce sujet :

  • Détection des incidents graves : Tout incident ayant entraîné la mort, une détérioration grave de la santé, ou un risque sérieux pour la santé publique doit être signalé rapidement aux autorités compétentes.
  • Signalement et mesures correctives : Les fabricants doivent avoir des procédures en place pour signaler ces incidents, ainsi que pour mettre en œuvre des actions correctives de sécurité, telles que des rappels ou des modifications du dispositif.



4.4. PSUR (Periodic Safety Update Report) et PMSR (Post-Market Surveillance Report)

Dans le cadre de la surveillance post-commercialisation (PMS), les fabricants de dispositifs médicaux doivent produire des rapports réguliers pour démontrer la sécurité continue et la conformité des dispositifs sur le marché. Le MDR (2017/745) impose deux types de rapports : le PMSR (Post-Market Surveillance Report) et le PSUR (Periodic Safety Update Report). Ces rapports diffèrent selon la classe de risque du dispositif.


PMSR (Post-Market Surveillance Report)

Le PMSR est exigé pour les dispositifs médicaux de Classe I (à faible risque). Il s’agit d’un rapport de surveillance après commercialisation qui contient des informations sur les résultats de la surveillance post-commercialisation. Le PMSR doit inclure :

  • Les données recueillies après la mise sur le marché du dispositif.
  • Les mesures correctives ou préventives mises en place.
  • Les conclusions concernant la sécurité et la performance du dispositif.

Contrairement au PSUR, ce rapport n’a pas besoin d’être soumis aux autorités compétentes ou aux organismes notifiés, mais doit être mis à disposition sur demande.



PSUR (Periodic Safety Update Report)

Le PSUR est obligatoire pour les dispositifs médicaux de Classe IIa, IIb, et III, ainsi que pour les dispositifs implantables. Il s’agit d’un rapport de mise à jour périodique de la sécurité qui va plus loin que le PMSR. Le PSUR doit être rédigé au moins une fois par an pour les dispositifs de Classe III et implantables, et tous les deux ans pour les dispositifs de Classe IIa et IIb. Le rapport doit inclure :

  • Les résultats de la surveillance post-commercialisation et de l’évaluation des tendances.
  • Une évaluation continue du bénéfice/risque du dispositif en fonction des nouvelles données recueillies après commercialisation.
  • Les conclusions sur la sécurité et la performance du dispositif.
  • Les actions correctives ou préventives qui ont été mises en œuvre ou planifiées.
  • Les conclusions du Suivi Clinique Après Commercialisation (PMCF ou SCAC)

Le PSUR doit être soumis à l’organisme notifié pour les dispositifs de Classe III et implantables, et être mis à disposition des autorités compétentes pour les dispositifs de Classe IIa et IIb. L’organisme notifié examinera le PSUR pour s’assurer que la sécurité et la conformité du dispositif sont maintenues.



4.5. Mise à jour continue du dossier technique

L’Annexe III met également l’accent sur l’importance de mettre à jour régulièrement le dossier technique en fonction des informations recueillies grâce à la PMS. En d’autres termes, les fabricants doivent :

  • Intégrer les nouvelles données dans le dossier technique.
  • Modifier les sections pertinentes (gestion des risques, performance clinique, etc.) si les résultats de la PMS montrent des changements significatifs dans la sécurité ou l’efficacité du dispositif.
  • Collaborer avec les organismes notifiés si des modifications du marquage CE ou des certifications sont nécessaires en raison des résultats de la PMS.


Pourquoi la surveillance post-commercialisation est-elle cruciale ?

Le PMS et la vigilance ne sont pas des formalités ; ce sont des outils indispensables pour protéger la sécurité des patients et des utilisateurs, et pour garantir que le dispositif continue à fonctionner comme prévu. Une mauvaise gestion de la PMS peut entraîner des risques réglementaires importants, y compris des sanctions, des rappels de produits, ou la suspension du marquage CE.


L’Annexe III du MDR renforce les exigences de suivi continu des dispositifs médicaux après leur mise sur le marché. Le PMS et la vigilance jouent un rôle crucial dans l’amélioration continue des dispositifs et dans la protection des utilisateurs. Un plan de PMS bien conçu et documenté permet aux fabricants de rester en conformité avec la réglementation, tout en assurant la sécurité et la fiabilité de leurs produits sur le long terme.




5. Étapes pour Créer un Dossier Technique Conformément au MDR


Maintenant que nous avons exploré les éléments clés d’un dossier technique selon les Annexes II et III du MDR, il est essentiel de comprendre comment structurer et élaborer ce dossier de manière efficace. Dans cette section, nous détaillerons les étapes pratiques pour constituer un dossier technique complet et conforme au règlement MDR 2017/745, en tenant compte des aspects réglementaires, techniques, et des bonnes pratiques.



5.1. Identifier les exigences applicables

La première étape pour constituer un dossier technique consiste à identifier les exigences spécifiques qui s’appliquent à votre dispositif médical. Cela inclut :

  • Classer le dispositif selon sa catégorie de risque (Classe I, IIa, IIb, III). Voir également notre article Classification des dispositifs médicaux
  • Identifier les normes applicables ou autres spécifications pertinentes.
  • Consulter les annexes du MDR pour comprendre quelles sections s’appliquent selon la nature du dispositif (ex. dispositifs implantables, dispositifs à usage unique, etc.).


5.2. Recueillir les données techniques nécessaires

Une fois les exigences identifiées, il est important de rassembler toutes les informations techniques nécessaires pour démontrer la conformité de votre dispositif. Cela inclut :

  • Description détaillée du produit : Caractéristiques techniques, conception, matériaux utilisés.
  • Données sur la sécurité : Essais de biocompatibilité, de performance, et autres tests spécifiques requis pour la classification du dispositif.
  • Résultats d’évaluation clinique : Preuves de la sécurité et de l’efficacité clinique du dispositif, soit par études, soit par équivalence avec d’autres dispositifs déjà mis sur le marché.


5.3. Structurer le dossier technique

Un dossier technique bien structuré facilite non seulement l’examen par les organismes notifiés, mais assure également une clarté dans la présentation des informations. Voici les grandes sections à inclure :

  • Résumé du dispositif : Présentation générale du produit et de ses variantes.
  • Dossier de conception : Documentation complète de la conception, des matériaux, et du processus de fabrication.
  • Évaluation des risques : Analyse des risques et mesures prises pour les réduire (conformément à l’ISO 14971).
  • Données cliniques et précliniques : Documentation des études cliniques, essais de laboratoire, et preuves de sécurité.
  • Étiquetage et documentation utilisateur : Fournir toutes les informations relatives à l’étiquetage, les notices, et les instructions d’utilisation.
  • Surveillance post-commercialisation : Intégration d’un plan de PMS comme indiqué dans l’Annexe III.


5.4. Validation et approbation du dossier technique

Une fois le dossier rédigé, il doit être vérifié et validé pour s’assurer que toutes les informations sont conformes et complètes. Cela inclut :

  • Revue interne par les équipes qualité et réglementaire : S’assurer que toutes les sections ont été traitées et que le dossier est conforme à l’Annexe II.
  • Soumission à l’organisme notifié : Si le dispositif est de classe IIa, IIb, ou III, le dossier doit être soumis pour une évaluation par un organisme notifié avant l’obtention du marquage CE. Pour les dispositifs de classe Is ou Im, seule la partie stérilité ou mesurage sera revue par l’ON.


5.5. S’assurer de la conformité continue

Un dossier technique n’est pas un document figé. Il doit être mis à jour régulièrement en fonction des résultats de la surveillance post-commercialisation (PMS) et des retours du marché. Voici les étapes clés pour maintenir la conformité :

  • Mettre à jour le dossier technique avec les résultats des nouvelles études ou des retours d’utilisation après commercialisation.
  • Réévaluer les risques : À chaque fois que des incidents ou des tendances émergentes sont détectés, le dossier technique et l’analyse des risques doivent être mis à jour.
  • Maintenir une traçabilité complète de toutes les modifications apportées au dispositif ou à son utilisation.


5.6. Erreurs courantes à éviter

Il est essentiel de connaître les erreurs fréquentes pour éviter des retards ou des rejets de votre dossier technique. Voici les pièges les plus courants :

  • Données cliniques insuffisantes : L’absence de preuves cliniques solides peut entraîner des rejets.
  • Gestion des risques incomplète : Une analyse des risques non conforme à l’ISO 14971 est une des principales causes de refus.
  • Documentation utilisateur inadaptée : Des notices d’utilisation mal rédigées ou incomplètes peuvent compromettre la sécurité du dispositif.

Pour approfondir le sujet des erreurs courantes, vous pouvez consulter notre article intitulé Documentation technique MDR : Évitez les erreurs courantes et suivez les meilleures pratiques



Créer un dossier technique conforme au MDR demande rigueur et organisation. Chaque étape, de la collecte des données techniques à la validation par l’organisme notifié, doit être soigneusement planifiée et exécutée. En suivant ces étapes, vous maximisez vos chances d’obtenir le marquage CE rapidement tout en garantissant que votre dispositif médical répond aux plus hautes exigences de sécurité et de performance.




6. Erreurs fréquentes dans la création du dossier technique


La création d’un dossier technique conforme au Règlement (UE) 2017/745 (MDR) peut être un processus complexe. Même si vous avez suivi toutes les étapes précédentes, certaines erreurs courantes peuvent compromettre la validation du dossier ou retarder l’obtention du marquage CE. Dans cette section, nous mettrons en lumière les pièges fréquents et comment les éviter pour garantir la conformité de vos dispositifs médicaux.


6.1. Données cliniques insuffisantes ou inadéquates

Problème :

L’évaluation clinique est un élément fondamental du dossier technique. Cependant, beaucoup de fabricants ne fournissent pas suffisamment de preuves cliniques ou tentent de s’appuyer sur des données d’équivalence avec des dispositifs similaires sans démonstration adéquate.


Pourquoi c’est un problème ?

Le MDR exige que les données cliniques soient complètes et adaptées au dispositif en question, surtout pour les dispositifs de Classe IIa, IIb, et III. Des données insuffisantes peuvent entraîner un rejet du dossier par l’organisme notifié.


Solution :

S’assurer de réaliser ou de documenter des études cliniques robustes et de démontrer clairement l’équivalence avec d’autres dispositifs si c’est pertinent. Utiliser des rapports d’essais, des publications scientifiques et des retours d’expérience terrain pour compléter cette section.



6.2. Documentation de gestion des risques incomplète

Problème :

Beaucoup de fabricants sous-estiment la portée de la gestion des risques. Ne pas inclure une analyse des risques suffisamment détaillée ou ne pas se conformer à la norme ISO 14971 est une erreur fréquente.


Pourquoi c’est un problème ?

La gestion des risques est au cœur de la conformité MDR. Si cette partie du dossier est jugée insuffisante, cela peut retarder l’obtention du marquage CE et potentiellement compromettre la sécurité des patients.


Solution :

Assurez-vous d’élaborer une analyse des risques complète couvrant chaque étape du cycle de vie du dispositif. Veillez à ce que la gestion des risques soit bien documentée et mise à jour régulièrement, surtout à la lumière des données issues de la surveillance post-commercialisation.



6.3. Documentation utilisateur incomplète ou non conforme

Problème :

Certaines entreprises négligent l’importance de l’étiquetage et des notices d’utilisation. Cela peut inclure des informations insuffisantes ou mal présentées concernant l’utilisation du dispositif, ce qui est un facteur clé de non-conformité.


Pourquoi c’est un problème ?

L’étiquetage et les notices d’utilisation sont essentiels pour la sécurité et la bonne utilisation du dispositif médical. Des erreurs dans cette section peuvent entraîner des incidents d’utilisation incorrecte et des risques pour les patients ou les utilisateurs.


Solution :

Réaliser des études d’aptitude à l’utilisation conformément à l’IEC 62366. Rédigez des notices d’utilisation claires, compréhensibles et conformes aux exigences du MDR. Assurez-vous que toutes les informations de sécurité, les instructions d’utilisation, et les avertissements sont présents et faciles à comprendre.



6.4. Surveillance post-commercialisation négligée

Problème :

La surveillance post-commercialisation (PMS) est souvent sous-estimée ou mal planifiée. De nombreux fabricants ne mettent pas en place un système PMS efficace, ne recueillant pas suffisamment de données après la mise sur le marché.


Pourquoi c’est un problème ?

Le MDR impose une surveillance active et continue une fois le dispositif commercialisé. Sans un plan de PMS bien structuré, le fabricant risque de ne pas détecter les problèmes de sécurité ou de performance, ce qui peut entraîner des rappels ou des sanctions.


Solution :

Mettez en place un plan de PMS détaillé, conforme à l’Annexe III du MDR, incluant la collecte systématique des retours utilisateurs, des analyses des incidents, et des mises à jour régulières du dossier technique.



6.5. Données techniques manquantes ou obsolètes

Problème :

Certaines entreprises soumettent des dossiers techniques contenant des données techniques incomplètes ou obsolètes, notamment en ce qui concerne les matériaux ou les processus de fabrication.


Pourquoi c’est un problème ?

Des données techniques obsolètes ou non conformes peuvent entraîner une incompréhension des caractéristiques du dispositif par l’organisme notifié, compromettant l’obtention du marquage CE.


Solution :

Assurez-vous de maintenir la documentation technique à jour avec des données actuelles sur les matériaux, les tests et les performances du dispositif. Chaque modification doit être documentée dans le dossier technique.



Éviter ces erreurs courantes dans la création du dossier technique est essentiel pour garantir une validation rapide et éviter les retards dans l’obtention du marquage CE. Une approche rigoureuse, une documentation complète, et une gestion proactive des risques et de la surveillance post-commercialisation sont indispensables pour respecter les exigences du MDR et garantir la sécurité des dispositifs médicaux.


Pour approfondir le sujet des erreurs courantes, vous pouvez consulter notre article intitulé Documentation technique MDR : Évitez les erreurs courantes et suivez les meilleures pratiques




7. Conclusion : Importance d’un dossier technique bien structuré pour la conformité MDR


Créer un dossier technique conforme au Règlement (UE) 2017/745 (MDR) est un processus rigoureux, mais essentiel pour obtenir le marquage CE et assurer la mise sur le marché de vos dispositifs médicaux en toute conformité. Ce document joue un rôle clé en démontrant que votre dispositif respecte les exigences générales de sécurité et de performance et qu’il est sûr et efficace pour les utilisateurs.


Au fil de cet article, nous avons exploré les éléments essentiels qui doivent figurer dans votre dossier technique selon les Annexes II et III du MDR, et nous avons détaillé les étapes pratiques pour sa création. Nous avons également identifié les erreurs courantes qui peuvent compromettre la conformité du dossier, ainsi que les meilleures pratiques pour les éviter.



7.1. Points clés à retenir :

  • Comprendre le contenu requis : Le dossier technique doit inclure des informations complètes sur la conception, la fabrication, les performances cliniques, et la gestion des risques du dispositif.
  • Intégrer une évaluation clinique solide : Les données cliniques doivent démontrer la sécurité et l’efficacité du dispositif médical, en s’appuyant sur des études robustes ou sur une équivalence démontrée avec d’autres dispositifs similaires.
  • Mettre en œuvre une gestion des risques complète : Une analyse des risques exhaustive, conforme à l’ISO 14971, est indispensable pour prouver la maîtrise des risques liés à l’utilisation du dispositif.
  • Assurer une surveillance post-commercialisation continue : Un plan de PMS efficace est essentiel pour maintenir la sécurité et la conformité du dispositif après sa commercialisation.
  • Éviter les erreurs courantes : Ne négligez pas les données cliniques, la gestion des risques, ni la documentation utilisateur. Des erreurs dans ces domaines peuvent entraîner des retards significatifs dans la validation de votre dossier.


7.2. Importance de l’accompagnement par des experts

Bien que vous puissiez suivre un cadre structuré pour constituer votre dossier technique, l’accompagnement d’experts en réglementation des dispositifs médicaux peut faire la différence entre un dossier accepté rapidement et un dossier sujet à des révisions répétées. Travailler avec des consultants spécialisés dans le MDR vous permettra de gagner en efficacité et de garantir la conformité dès la première soumission.



7.3. Prochaines étapes pour les fabricants de dispositifs médicaux

Si vous n’avez pas encore entamé la constitution de votre dossier technique, commencez dès maintenant en identifiant les exigences réglementaires spécifiques à votre dispositif. Assurez-vous de disposer des ressources internes nécessaires ou collaborez avec des consultants pour garantir que chaque étape soit réalisée conformément au MDR.


Pour ceux qui ont déjà soumis un dossier, n’oubliez pas que la surveillance post-commercialisation est un processus continu. Assurez-vous de mettre à jour régulièrement votre dossier technique en fonction des données recueillies après la mise sur le marché de votre dispositif.



7.4. Faites appel à CSDmed

Vous êtes un fabricant de dispositifs médicaux et vous souhaitez vous assurer que votre dossier technique est conforme au MDR ? Contactez-nous dès aujourd’hui pour un accompagnement sur-mesure dans la création ou la révision de votre dossier technique. Nous vous aidons à simplifier la complexité réglementaire tout en garantissant la conformité de votre dispositif.




8. FAQ : Questions Fréquentes sur le Dossier Technique et le MDR


La réglementation entourant les dispositifs médicaux, en particulier avec l’application du MDR (2017/745), peut susciter des questions spécifiques de la part des fabricants. Cette section vise à répondre aux questions fréquemment posées pour aider à mieux comprendre les exigences liées au dossier technique, au marquage CE, et aux étapes de conformité réglementaire.



8.1. Qu’est-ce qu’un dossier technique pour un dispositif médical ?

Un dossier technique est un ensemble de documents qui prouve que votre dispositif médical répond aux exigences de sécurité et de performance définies par le MDR. Il contient des informations techniques, des résultats d’essais cliniques, des données sur la conception et la fabrication, ainsi qu’un plan de gestion des risques. Ce dossier est essentiel pour obtenir le marquage CE, qui autorise la mise sur le marché du dispositif au sein de l’Union Européenne.



8.2. Quels sont les éléments clés d’un dossier technique selon le MDR ?

Les éléments-clés d’un dossier technique incluent :

  • Description détaillée du dispositif (matériaux, conception).
  • Évaluation des risques : Gestion des risques tout au long du cycle de vie du produit.
  • Données cliniques : Études prouvant la sécurité et l’efficacité du dispositif.
  • Processus de fabrication et traçabilité des matériaux.
  • Plan de surveillance post-commercialisation (PMS) : Suivi continu après la mise sur le marché.


8.3. Comment obtenir le marquage CE pour un dispositif médical ?

Pour obtenir le marquage CE, vous devez soumettre un dossier technique complet à un organisme notifié pour évaluation (pour les DMs de classe IIa et supérieure). Le dossier doit démontrer que votre dispositif médical répond aux exigences de sécurité et de performance du MDR. Une fois validé, l’organisme notifié émet le marquage CE, permettant la commercialisation du dispositif en Europe.



8.4. Combien de temps faut-il pour constituer un dossier technique ?

La constitution d’un dossier technique dépend de plusieurs facteurs, comme la complexité du dispositif, la classe de risque, et la disponibilité des données cliniques. En général, pour un dispositif complexe de Classe IIb ou III, il faut compter plusieurs années pour rassembler et documenter toutes les informations nécessaires. Pour les dispositifs de Classe I, la création du dossier peut être plus rapide.



8.5. Quelles erreurs fréquentes doivent être évitées lors de la création du dossier technique ?

Voici les erreurs courantes à éviter :

  • Données cliniques insuffisantes : Ne pas fournir suffisamment de preuves cliniques solides.
  • Analyse des risques incomplète : Ne pas se conformer aux normes comme l’ISO 14971.
  • Documentation utilisateur incomplète : Ne pas inclure des instructions claires pour l’utilisation du dispositif.


8.6. Quelle est la différence entre un dispositif médical de Classe I, IIa, IIb, et III ?

La classe de risque d’un dispositif médical détermine la complexité du dossier technique et les exigences de conformité :

  • Classe I : Risque faible (ex. : pansements).
  • Classe IIa : Risque modéré (ex. : seringues).
  • Classe IIb : Risque élevé (ex. : ventilateurs).
  • Classe III : Risque très élevé (ex. : implants cardiaques).

Les dispositifs de Classe IIa à Classe III nécessitent généralement une évaluation par un organisme notifié, alors que les dispositifs de Classe I peuvent être auto-certifiés par le fabricant.



8.7. Quelle est l’importance de la surveillance post-commercialisation (PMS) ?

La surveillance post-commercialisation (PMS) est un processus continu qui permet de collecter des données sur l’utilisation du dispositif après sa mise sur le marché. Le plan PMS garantit que tout incident ou problème est rapidement identifié et que des mesures correctives peuvent être prises pour assurer la sécurité du dispositif. C’est une exigence clé du MDR, qui doit être documentée et incluse dans le dossier technique.



8.8. Comment mettre à jour un dossier technique ?

Un dossier technique doit être mis à jour régulièrement, notamment en fonction des résultats de la surveillance post-commercialisation ou si des modifications sont apportées au dispositif (changement de matériau, nouvelle indication, etc.). Si elles sont substancielles, ces mises à jour doivent être communiquées aux organismes notifiés (si si elles impactent la sécurité ou la performance du dispositif).



8.9. Quelles sont les conséquences d’un dossier technique incomplet ?

Un dossier technique incomplet peut entraîner le rejet de la demande de marquage CE ou des retards dans le processus d’évaluation. Les organismes notifiés peuvent demander des compléments d’information, ce qui peut prolonger la mise sur le marché de votre dispositif. Il est donc essentiel de s’assurer que chaque section du dossier est complète et à jour.